Les pétales noirs des roses de la nuit
Les pétales noirs des roses de la nuit
Tombent épars sur mon visage
J’aurais désormais le même âge
Eternellement vingt ans, mais je t’en supplie !
Ne laisse pas mon corps sans sépulture
Que cesse cette terrible torture !
Déjà les animaux de la forêt
Sentent mon cadavre
Et s’approchent
Toi, mon doux assassin, si tu voulais
Lui offrir un havre
Sous la roche…
Un an à t’aimer à la folie,
Un an à t’appartenir,
Offert, éperdu…
Mais j’ai toujours su
Qu’un jour tout allait finir,
Qu’un jour tu mettrais fin à ma vie.
Pour toi, je me suis abandonné,
Pour toi, je me suis perdu
Pour toi, j’ai tout fait
Soumis à tes souhaits
Tous tes mots, je les ai crus
Pour et de toi, j’ai tout accepté.
Lorsque sur ce chemin tu m’as entraîné
Je t’ai suivi sans méfiance
Au milieu d’arbres immenses tu t’es arrêté
Par les épaules tu m’as pris, tu m’as embrassé
Et j’ai vu du soleil refléter l’éclat
Sur la lame de ton couteau.
Lorsque là, tout tremblant, je t’ai demandé
« Est-ce que tu ne m’aimes plus ? »
Tu as gardé le silence
J’ai vu des larmes briller dans tes yeux, là
J’ai vu mon destin triste et beau
Je ne me suis pas débattu.
Mes yeux plongés dans ton regard déterminé
Je me suis mis à genoux
J’ai senti la froide et douce lame
Effleurer tendrement mon cou
Puis mon sang a perlé, et mon âme
A mon corps arrachée l’a vu s’en écouler.
Lorsque tu m’as tué je n’ai rien dit
Mais ne me laisse pas, je t’en supplie !
Ma douleur n’a pas de limite
Reviens m’ensevelir, me protéger
Je te jure que je vais te hanter
Pour que tu me rejoignes, vite…